
Maëlle Loridon, la béarnaise qui défie la vitesse sur les pentes du monde
Une vocation née du hasard et d’un coup de foudre
Rien ne prédestinait Maëlle Loridon à devenir championne de ski de vitesse. À 22 ans seulement, cette béarnaise originaire de Beuste,en équipe de France depuis 6 ans et Championne de France en titre a pourtant franchi la barre des 213 km/h sur des skis. Un exploit pour une discipline qu’elle a découverte presque par accident.
« On n’avait pas de slalom ce week-end-là, alors mon coach nous a dit : "Allez découvrir le ski de vitesse." J’y suis allée, sans trop savoir à quoi m’attendre. J’ai gagné. »
En deux mois, elle devient championne de France junior en 2019 et intègre l’équipe nationale. Le ski de vitesse devient sa voie, sa passion, une évidence.
En 2025, Maëlle se hisse à la quatrième place du classement général de la Coupe du Monde.

Le ski de vitesse : un sport extrême et artisanal
Contrairement aux idées reçues, le ski de vitesse n’est pas encore une discipline olympique. Diffusé principalement sur YouTube, ce sport spectaculaire souffre d’un manque de visibilité. Pourtant, sur les pentes, c’est un ballet millimétré où chaque détail compte : combinaison profilée, casque aérodynamique, ailerons fixés derrière les mollets… un attirail souvent bricolé maison.
« Mes ailerons, c’est mon grand-père qui me les a fabriqués. Les bâtons, on les tord nous-mêmes pour qu’ils prennent le moins d’air possible », confie-t-elle avec le sourire.
Dans cette atmosphère presque familiale, Maëlle évolue au sein d’un petit cercle de passionnés : des compétiteurs solidaires, une ambiance bon enfant sur les pistes internationales. Mais derrière cette simplicité, la discipline demande des moyens.
« C’est un sport qui manque de reconnaissance, mais aussi de ressources. Trouver des sponsors, c’est essentiel pour continuer à progresser, s’équiper, et faire connaître le ski de vitesse au grand public. »
Une béarnaise ancrée dans ses racines
Si Maëlle file à toute allure sur les pentes du monde, c’est bien dans le Béarn qu’elle revient toujours recharger les batteries. Pau pour ses études, la Vallée d’Ossau pour les randonnées, les montagnes qu’elle admire chaque matin depuis sa fenêtre…
« Je me régale en montagne. Même après le travail, je pars en rando. C’est ce qui m’anime. »
Son attachement au territoire est profond. Quand ses coéquipiers ramènent leur drapeau de Bigorre en compétition, elle dégaine fièrement celui du Béarn.
C’est aussi pour cela qu’elle a rejoint le réseau des Ambassadeurs du Béarn : pour rencontrer d’autres passionnés, échanger, découvrir ceux qui font vivre le territoire.
« J’ai l’impression de ne rien avoir à apporter, mais si je peux faire découvrir mon sport et discuter avec d’autres sur leurs rôles ici, c’est déjà beaucoup. »
Une championne à l’aube de nouveaux défis
Aujourd’hui, Maëlle revient d’un été en randonnée avant de repartir pour une nouvelle saison de ski. Son avenir ? Il reste ouvert.
Avec un master en poche et des rêves d’intégrer la police nationale, elle hésite entre poursuivre sa passion à fond ou entrer dans la vie professionnelle. Une chose est sûre : son ancrage en Béarn reste, lui, indéfectible.
Et à 213,82 km/h, c’est bien avec le vent béarnais dans le dos que Maëlle continue de tracer sa route, portée par sa passion, sa détermination, et, peut-être demain, par le soutien d’acteurs locaux prêts à faire briller cette discipline spectaculaire.