
Simon Lacaze, l’épicurien béarnais qui régale la Gironde
Un enfant du Béarn devenu globe-trotteur
Né à Pau en 1978, Simon Lacaze grandit au rythme des saveurs et des accents du Béarn. S'il reconnaît un brin de Bigorre dans son arbre généalogique, c'est bien la terre béarnaise qui lui colle au cœur. Très tôt, il quitte pourtant le bercail pour explorer le monde : Allemagne, États-Unis, Espagne... des expériences qui lui font découvrir la richesse de l'ailleurs et, par contraste, la profondeur de ses racines.
Son engagement dans l'armée de l'air lui offre un tour du monde atypique, loin des sentiers battus. "Quand on vit ailleurs, on apprend à aimer chez soi", dit-il. Une réflexion qui résonnera dans toutes les étapes de sa vie.
Entrepreneur à 360°, du téléphone à la coutellerie
De retour en France, Simon entame une nouvelle aventure dans la téléphonie. Il crée plusieurs magasins dans le sud du Béarn, explorant déjà les rouages de l'entrepreneuriat avec une farouche envie d’autonomie et un sens du travail bien fait. Mais très vite, une autre passion refait surface : celle du goût, du produit, de la matière brute. Le grand virage se dessine à La Réunion, où il part gérer une boulangerie. Là-bas, il passe un CAP cuisine, puis un CAP pâtisserie, et renoue pleinement avec les métiers de bouche. Une révélation, un retour à l’authentique.
De fil en aiguille, Simon façonne son propre projet. Il commence par lancer un stand 100 % béarnais sur les marchés de Bordeaux, une idée simple mais audacieuse : faire rayonner le terroir de sa terre natale en plein cœur de la Gironde. En parallèle, il se forme, affine ses sélections, et tisse des liens solides avec producteurs, affineurs, artisans. Fort de cette première expérience, il ouvre ensuite une épicerie, poursuivant son engagement pour des produits fermiers de qualité, choisis avec exigence et racontés avec passion.

Le stand comme étendard
Au cœur du marché des Capucins, à Bordeaux, Simon Lacaze ne passe pas inaperçu. Béret vissé sur la tête, tablier marqué par le temps, il fait rayonner les saveurs du Béarn bien au-delà de ses frontières. Fromages d’estive, charcuteries de coche, conserves artisanales, huiles, vins : tout est rigoureusement choisi, avec une exigence sans concession pour la qualité et la provenance.
Mais ce qui fait la singularité de Simon, c’est sa façon de raconter ses produits. Il cite les producteurs, les villages, les traditions. Il explique la différence entre les fromages des vallées de Barétous et d’Ossau, s’insurge contre les dérives des AOP qui privilégient les industriels, et défend bec et ongles les petits producteurs de sa vallée.
« On ne peut pas attendre que le Béarn se mette en lumière tout seul. Si on ne le fait pas nous-mêmes, personne ne le fera », affirme-t-il, avec une conviction vibrante.
Une voix engagée pour le terroir
Avant même que le réseau des Ambassadeurs du Béarn ne voie le jour, Simon en portait déjà les couleurs. Drapeau béarnais sur son stand, section paloise affichée fièrement, anecdotes à la volée... Loin des postures, il incarne au quotidien un amour profond pour son territoire. Quand on lui parle d’avenir, il parle camion-magasin, mobilité, épiceries de proximité ou encore des projets de restauration. Mais toujours avec une idée en tête : faire découvrir, faire aimer, faire respecter le Béarn. « Les gens n’ont pas besoin qu’on en fasse trop. Il suffit d’être vrai, d’avoir de bons produits, de savoir d’où ils viennent. C’est ça le luxe aujourd’hui. »
Aujourd’hui encore, sur les marchés, Simon ne vend pas seulement du fromage. Il vend une vision. Celle d’un Béarn fier, vivant, sincère. Et ça, les gens le sentent.