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Portrait d’ambassadeur :

Thierry Renard : Béarnais d'adoption, en pays de Cocagne

Thierry grandit entre Sologne et Beauce, fait ses études à Orléans et Paris, ses premières expériences à l’étranger avec Elf. Il prend la direction du site de Pau en 1989 pour rejoindre le groupe Elf Aquitaine. « Depuis, c’est resté notre port d’attache ! »

L’offre de poste était particulièrement attractive aux yeux de Thierry car elle présentait un double avantage : une grande société internationale et un ancrage provincial. « Paris ne m’emballait vraiment pas et il n’y avait pas beaucoup d’entreprises en France qui offraient cette possibilité. C’était l’équation parfaite ! » Il s’installe donc en Béarn, avec sa femme et ses deux enfants. Là, naîtra le troisième : « un vrai béarnais de naissance ». Ils vivront à Pau pendant trois ans, puis feront des séjours à l’étranger : Nigéria, Ecosse, Syrie, Canada, etc. Et après un bref passage parisien, ils reviendront au début des années 2000, s’installer sur les coteaux de Jurançon dans une belle maison devenue chaque été, le repère familial. Les enfants se sont envolés du nid, vivant en Nouvelle-Zélande puis en Australie, au Chili puis à Toulouse ainsi qu’à Metz pour le plus jeune des trois qui, travaillant pour le groupe Safran rêve d’une mobilité vers le Sud-Ouest ! Mais tous aiment à se ressourcer en Béarn dès qu’ils le peuvent. Incontestablement, bien que dispersée sur la planète, la famille a pris racine dans le terreau fertile béarnais non loin de la Chapelle de Rousse ! Lors des réunions familiales estivales, ses voisins viticulteurs sont des « points de passage immanquables » comme Jean-Marc Grussaute ou Jean-Bernard Larrieu qui l’« accueillent toujours avec générosité, passion de la transmission, et humilité des métiers de la terre. »

Professionnellement, Thierry Renard est doté de plusieurs casquettes : Direction du CSTJF (Centre Scientifique et Technique Jean Féger) à Pau, différentes fonctions à Paris et représentation du Groupe Total dans le Grand Sud-Ouest. C’est un ambassadeur engagé : « à Paris, je suis vu comme un Béarnais qui défend ardemment les valeurs de son territoire et de la province. Une forme de compétition s’est instaurée entre Parisiens et Palois : c’est un peu la ‘ville lumière’ contre le ‘Jean Pierre’ ou l’Opéra contre la Honhada… à chacun sa qualité de vie ! Après avoir vécu dans différents pays, je dis souvent à nos Béarnais, qu’ils vivent dans un pays de cocagne mais qu’ils ont trop tendance à le garder pour eux ! »

« Il est nécessaire de montrer le dynamisme du Béarn qui, vu de Paris, semble loin, excentré et pluvieux. Il faut attirer de nouveaux talents, mettre en avant le dynamisme économique, et s’assurer que les conjoints vont trouver du travail pour aider les mobilités professionnelles des familles. Le réseau mis en place avec la CCI pour ce soutien porte ses fruits mais il mériterait d’être encore plus accompagné par les acteurs locaux. Au niveau des ressources humaines, nous soutenons les nouveaux venus pour faciliter leur insertion. Nous avons un bel exemple d’une jeune femme qui souhaitait quitter la région parisienne pour nous rejoindre, et dont le mari était ingénieur motoriste. Grâce au réseau palois, il a trouvé un job chez Safran Helicopter Engines. C’est le ‘perfect deal’ ! » « Nous avons la chance d’avoir en Béarn, des piliers d’activités variées et indépendantes les unes des autres : entre l’industrie chimique, les géosciences, l’agriculture et l’aéronautique, l’offre est large. C’est un point fort par rapport à d’autres régions qui sont en mono-activité et c’est plutôt mieux en période difficile comme aujourd’hui. Je me dois donc d’être l’ambassadeur de tous ces sujets. »

Pierre Nerguararian, qui connaissait la réputation et l’état d’esprit de Thierry, n’a eu aucun mal à l’intégrer au sein du réseau d’ambassadeurs du Béarn. « Si on arrive à montrer les qualités du Béarn et à dynamiser l’activité économique et touristique, ça permettra à nos enfants d’y rester ou d’y revenir. Pour ceux qui ont beaucoup voyagé, avoir un point d’ancrage dans un lieu privilégié comme le Béarn, c’est une chance ! Le Béarn a donc tout intérêt à s’ouvrir un peu plus sur l’extérieur pour attirer des talents… » Et les atouts ne manquent pas : « L’UPPA a vraiment changé de dimension, ce n’est plus l’annexe de Bordeaux mais une université qui a développé des pôles d’expertises reconnus mondialement. »

Coté sport avec la Section Paloise, le Top 14 a donné une vraie exposition médiatique à la ville. « Cette année, nous sommes gâtés avec le sport de haut niveau : Pau FC, BHB Pyrénées, l’Elan Béarnais et bien sûr la Section Paloise ! Parmi mes plaisirs, j’avoue qu’un bon derby contre Bayonne ou La Rochelle, au stade du Hameau, bien plein, avec une belle Honhada, ça donne des frissons. » Pourtant, sa première expérience avec le tempérament béarnais n’a pas été facile : « à mon arrivée en Béarn, je cherchais une location… Lorsque le propriétaire s’est adressé à moi, je n’ai rien compris à ce qu’il m’a dit. » Aujourd’hui adopté, Thierry défend cet « acariâtre local » et encourage les échanges : « Il faut gagner la confiance du Béarnais, arriver avec humilité. Si on est prêt à s’intéresser, qu’on est ‘accro au pays’ et sincère, alors il devient fidèle et extrêmement généreux et chaleureux. Il faut arriver à se faire accepter mais après, il y a une vraie entraide, un vrai soutien, et des liens forts qui se tissent. »

Outre la pépite technologique que constitue le CSTJF, sa grande fierté, c’est la revitalisation réussie du bassin de Lacq qui aurait pu s’écrouler à la fin de la production de gaz commercial en 2013. « L’épopée du gaz de Lacq était un vrai succès pourtant ce n’était pas gagné d’assurer la pérennité d’un tel site industriel, un peu enclavé, en France. Tout le monde a décidé de se mobiliser. C’est la vraie force des Béarnais : s’unir pour accomplir de grandes choses ! » Pour preuve, cette anecdote : « quand la production du gaz de Lacq s’est arrêtée, c’était une page majeure qui s’arrêtait. Nous avions rencontré Fayçal Karoui pour organiser avec l’OPPB (Orchestre de Pau Pays de Béarn) un grand spectacle retraçant toute l’histoire de Lacq, la découverte du gisement, la création de la ville nouvelle de Mourenx, etc. Des salariés interprétaient les personnages principaux dans des saynètes évocatrices de cette belle histoire. Un immense chapiteau avait été monté pour accueillir deux représentations, l’une l’après-midi pour les retraités et l’autre en soirée pour les salariés et les parties-prenantes. Ça a été un grand moment d’émotion pour tout le monde. Je crois qu’en France, à l’arrêt d’un site industriel, on a rarement vu une fête qui rende un tel hommage à tous ses acteurs. » Lacq a montré sa capacité de résilience et de développement de nouvelles activités pérennes qui vont au-delà du gaz. Ironie de l’Histoire cela devient maintenant un centre important de production d’électricité d’origine photovoltaïque : du gaz à l’énergie solaire Lacq reste une terre d’énergies !

Homme d’action et d’engagements, Thierry est aussi un passionné de sports et d'activités de plein air. Autre plaisir : le kayak, depuis son plus jeune âge : « Descendre le gave d’Ossau. C’est un terrain de jeux fabuleux, un peu sportif… Ça fait partie, pour moi, des nombreux attraits du Béarn avec la randonnée et le ski. »

Pour Thierry, le Béarn a quelque chose de paradisiaque. Le choix de cette région est une évidence car elle réunit tous les critères : qualité de vie familiale, activité professionnelle passionnante et ouverte à l’international, pratiques sportives de plein air, rencontres riches et authentiques…

THIERRY RENARD, AMBASSADEUR DU BÉARN